Se balader le crâne nu est loin d'être une évidence pour beaucoup. C'est même souvent impossible et ça se comprend, aussi bien pour un homme que pour une femme. Dans l'imaginaire commun occidental, les crânes chauves véhiculent pas mal de stéréotypes comme :
- Manque de virilité/féminité
- Manque de vitalité
- Problème de santé
- Chimiothérapie
- Vieillesse
- Mort approchante
- Deuil
- Trahison
- Bandit/marginal…
La calvitie en chiffre c'est environ :
- 70% des hommes qui y est confronté un jour
- 16 à 20 % des femmes
Mais malgré ces données, les stéréotypes ont la dent dure… Peut-être bien parce qu'ils nous suivent depuis des lustres… Vous avez certainement une vague idée du mythe de Samson et Dalila. L'homme qui tenait sa puissance de sa chevelure qu'une dame pas très gentille lui coupa (sans consentement) durant son sommeil. Pas très classe. Si vous nous passez l'expression "pas de bras pas de chocolat", donc plus de cheveux, plus de force.
Chez les Romains, être sans toison crânienne n'était pas la meilleure chose qui pouvait vous arriver. La honte et le discrédit vous accompagnaient. Ainsi les Romains étaient friands de perruques ou postiches fac-similé de cheveux.
Il n'y a guère qu'en Égypte ou le rasage se faisait volontiers. La pratique permettait d'éviter les problèmes d'hygiène ainsi que la prolifération de poux. Comme le soleil cognait pas mal sous ces latitudes, la perruque c'était la casquette de Néfertiti et ses amis.
Bon, quand on commence à perdre ses cheveux, la boule à zéro n'est pas l'option à laquelle on pense tout de suite. Et vous avez raison. Il y a tout un éventail de solutions pour rester le plus passe-partout possible.
Cependant, il est vrai qu'à un moment, on peut avoir l'impression de faire du cache misère, se sentir ridicule, penser se mentir à soi-même, ou tout simplement ne pas avoir un budget illimité pour des solutions souvent onéreuses. Et on aura peut être encore moins le budget pour envisager une autogreffe de cheveux.
Par chance, le monde bouge...
#chauveàOscar🏆
La chance des hommes, c'est que de nombreux illustres personnages ont ouvert la voie. Comme pour l'hymne du club Liverpool "< ">You'll never walk alone<>". Bande de petits chanceux (enfin non, c'est pas cool de perdre ses cheveux). Ces personnes ont ouvert la voie pour que calvitie ne rime plus avec Papy. Le plus remarquable d'entre eux c'est Yul Brynner, premier acteur d'Hollywood à tenir l'affiche "sans un poil sur le caillou". Ça a même contribué, il semblerait à son succès. Il a démocratisé ce look et permis à Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Daywne Johnson, Jason Statham et consorts d'en faire une coupe sexy. Et ouais baby !
#chauveetchampiondumonde⚽
Côté sportif, la contribution de Fabien Barthez à la chauvitude est indéniable. Instants tendresse, les bisous de ses co-équipiers de 1998 sont dans la mémoire collective des Français de plus de 25 ans… D'ailleurs Zidane a suivi son exemple quelques temps plus tard. L'époque a aussi connu Ronaldo en 1998, qui assumait pleinement le rasage de la tête. Mais comme son équipe a perdu, il ne fait pas partie du cercle. En plus, on lui connaît des expériences capillaires un peu louches.
Dans le tennis, après quelques frayeurs capillaires, André Agassi a fini par emboîter le pas à la tendance du sportif au crâne lisse.
Enfin nous espérons que l'information vous donnera du courage. La société spécialisée dans l'esthétique, Longevita relayée par the Independant, a mené une enquête sur les recherches Google en 2021 pour voir quelles célébrités étaient chauves et sexy. Voici le top 10 des chauves les plus populaires sur les moteurs de recherches :
- Prince William - 17.6 millions de recherches
- Mike Tyson - 8.8 millions de recherches
- Jason Statham - 7.4 millions de recherches
- Pitbull - 5.4 millions de recherches
- Michael Jordan - 5.3 millions de recherches
- Floyd Mayweather - 4.3 millions de recherches
- John Travolta - 3.8 millions de recherches
- Bruce Willis- 3.3 millions de recherches
- Dwayne Johnson - 2.6 millions de recherches
- Vin Diesel - 2.3 millions de recherches
La version féminine, c'est là que le bas blesse… Socialement il est plus difficilement admis qu'une femme apparaisse tête nue dans la rue. Elle sera stigmatisée de ne pas produire les attributs ultimes de la féminité. Cet état de fait est moche et totalement arbitraire.
Les têtes rasées font même parfois écho à des heures pas très glorieuses où, des jeunes femmes étaient punies d'avoir aimé l'ennemi après la seconde guerre mondiale. Culturellement, dans certaines sociétés, il est d'usage que la belle famille tonde les cheveux de la veuve. La chevelure accompagnera le corps du défunt dans son dernier voyage.
Dans les représentations collectives occidentales, un crâne féminin rasé va être associé au cancer. Quels esprits étroits ! Enfin ce n'est pas de notre faute, personne de populaire n'a réellement défriché le champ féminin de cette coupe.
Les tentatives
Il est arrivé que des femmes, de la sphère artistique, arborent des coupes ultra courtes (mais pas chauves) comme les actrices Nathalie Portman, Sigorney Weaver ou encore Anne Hathaway. Oui, mais dans tous les cas c'était une démarche artistique. Britney en revanche c'était suite à un pétage de plomb, si vous nous permettez l'expression. L'exception dans toutes ces têtes connues reste Jada Pinkett Smith, qui a annoncé souffrir d'une pelade et a fini par porter une coupe extrêmement courte.
Plus récemment l'influenceuse beauté Anna (connue sous le nom de Disruptive Beauté) arborait sur les réseaux sociaux et sans tabou son crâne imberbe. Un sacré message de "body positive" ou bienveillance corporelle pour celles qui souffrent d'alopécie. On peut être belle autrement et être une fille sans cheveu ! Anna dynamite les carcans de la féminité. Son audace contribue à faire bouger les lignes et on ne peut que la remercier pour l'inspiration qu'elle nous donne.
Les poupées
Elles ont ponctué nos jeux d'enfance. Nous leur avons fait vivre 1 million d'histoires et 1001 aventures. Vous voyez de qui nous voulons parler ? Des Barbies de notre jeunesse ! Pendant très longtemps, elles ont arboré les clichés d'une féminité uniforme et irréelle. Les proportions de leurs mensurations étaient complètement fantasmagoriques. "Le bail" c'était : Blond platine lisse sans racine, cou de girafe, poitrine opulente, taille fine, fesses rebondies, jambes fines interminables et des pieds ridiculement petits… Bref on l'a rhabillée pour l'hiver. Oui, mais les temps changent ma p'tite dame et pour notre plus grand bonheur Barbie aussi ! Elle s'est fait une nouvelle beauté, enfin plusieurs beautés à vrai dire. D'abord les habits ont ouvert le bal, puis la morphologie : petite, grande, généreuse, avec prothèse orthopédique et jusqu'à bout des cheveux : brune, rousse, bleue, crépue, tressée, afro et même chauve. Oui, oui CHAUVE ! La classe internationale pour nous…
On espère que ce message puissant fera évoluer les pensées et les clichés encore ancrés dans l'imaginaire populaire. Nous désirons faire porter un autre regard sur la différence. Pas celui qui dévisage et rend des situations malaisantes, mais un regard bienveillant qui conforte la personne dans son choix et son confort. Ce regard qui appuie, normalise et banalise l'assurance de sortir la boule à z'. Car t'es une femme même sans cheveux ! Transcendons tous ce niveau de féminité. Et on vous souhaite plein de force avec ou sans crinière.
